L’UFC-Que Choisir du Val de Marne passe à l’action
L’UFC-Que Choisir du Val de Marne rend publics les chiffres affolants de la désertification médicale qui frappe notre département, révélée par l’actualisation de la carte de la fracture sanitaire. Face à l’inaction coupable du gouvernement, notre fédération l’attaque aujourd’hui devant le Conseil d’État. L’UFC-Que Choisir du Val de Marne soutient cette démarche et invite les Val de Marnais à également la soutenir en signant et à partageant massivement la pétition « Accès soins – J’accuse l’État » dans le cadre de la campagne #MaSanteNattendPlus.
Avec la dimension économique, les déserts médicaux s’étendent dramatiquement
En combinant la dimension géographique et financière de l’accès aux soins, c’est-à-dire en ne prenant en compte que l’accès à des médecins ne pratiquant pas de dépassements d’honoraires, la situation se détériore très fortement en ce qui concerne l’accès aux spécialistes.
Dans le Val de Marne, n’y a ainsi aucun désert médical pour les généralistes, les ophtalmologues, les gynécologues, les pédiatres. Le critère retenu est un déplacement de 30 minutes pour les généralistes et de 45 minutes pour les spécialistes. Mais le désert médical, s’il n’est pas géographique est d’ordre financier :
ce sont ainsi 94,4% des femmes qui résident dans un désert médical pour les gynécologues, 13,8% des enfants qui sont dans un désert médical pour les pédiatres, et 88,3 % des personnes qui vivent dans une commune ou trouver un ophtalmologue respectant le tarif de la sécurité sociale relève de la gageure.
Obtenir un rendez-vous médical est souvent impossible
Pour illustrer les conséquences concrètes des difficultés d’accès aux soins, les bénévoles des associations locales de l’UFC-Que Choisir, dont ceux de nos deux associations locales ont contacté anonymement 2 642 médecins généralistes présents dans 70 départements pour savoir s’ils acceptaient de les suivre en tant que médecin traitant.
Alors qu’au niveau du pays dans 51,5 % des cas les médecins ont refusé la demande de nos bénévoles, à l’échelle de notre région ce pourcentage se monte à 56 %, un chiffre en hausse par rapport à une enquête identique que nous avions réalisée il y a 4 ans (51%).
Également, 761 ophtalmologues présents dans 65 départements ont été contactés afin de leur demander s’il était possible d’obtenir un rendez-vous pour une visite de contrôle, en tant que nouveau patient. Dans 16 % des cas, les professionnels interrogés dans notre région ont refusé de planifier un rendez-vous (contre 28 %à .
Quant aux délais d’attente constatés quand il est possible d’avoir un rendez-vous, ils sont extrêmement importants : dans notre région dans 29 % il faut attendre entre 1 et 3 mois, et dans 5 % des cas ils sont supérieurs à 3 mois.
Avec la campagne #MaSanteNattendPlus, notre association mobilise les consommateurs du Val de Marne
Devant l’urgence à mettre fin aux inégalités territoriales sur l’accès aux soins et refusant d’assister plus longtemps à l’immobilisme du gouvernement qui refuse de prendre les mesures courageuses de nature à résorber la fracture sanitaire (régulation de l’installation des médecins et fin des dépassements d’honoraires incontrôlés), la fédération UFC-Que Choisir dépose ce jour un recours devant le Conseil d’État pour que la plus haute autorité administrative du pays constate et sanctionne l’inaction du gouvernement, mais également qu’elle l’enjoigne à prendre sans délai les mesures courageuses permettant de résorber la fracture sanitaire.
L’UFC-Que Choisir du Val de Marne soutient ce recours et appelle l’ensemble des habitants Val de Marnais à en faire autant en signant et partageant massivement la pétition nationale « Accès soins – J’accuse l’État ».
Nous invitons également les habitants du département à consulter la carte interactive gratuite sur l’état de l’accès aux soins dans leurs communes.