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Pollution de l’air

Le 21 septembre dernier s’est tenue la deuxième édition de la « journée nationale de la qualité de l’air »… passée vraisemblablement inaperçue au vu du peu d’informations émises dans les médias. L’occasion pour notre Association de revenir sur les enjeux de ce sujet pourtant si cher aux habitants de l’Ile de France…et d’ailleurs.

Art. 1er. – L’Etat et ses établissements publics, les collectivités territoriales et leurs établissements publics ainsi que les personnes privées concourent, chacun dans le domaine de sa compétence et dans les limites de sa responsabilité, à une politique dont l’objectif est la mise en œuvre du droit reconnu à chacun à respirer un air qui ne nuise pas à sa santé. Cette action d’intérêt général consiste à prévenir, à surveiller, à réduire ou à supprimer les pollutions atmosphériques, à préserver la qualité de l’air et, à ces fins, à économiser et à utiliser rationnellement l’énergie.
                                                                                                                                                                                                              LOI n° 96-1236 du 30 décembre 1996

A quoi sert cette journée ?

Cette journée a été instaurée dans le but de sensibiliser les français à la problématique de la qualité de l’air. Que l’on soit dans un espace clos, ouvert, à la campagne ou en ville, nous sommes tous et toujours confrontés à la pollution atmosphérique.
D’après le récent rapport (juin 2016) de Santé Publique France, sur notre territoire 48 000 décès prématurés/ an seraient liés à ce type de pollution. La pollution atmosphérique est à l’origine de nombreuses pathologies et maladies affectant principalement les voies respiratoires tels que l’asthme, les bronchites chroniques, les allergies et autres cancers.
Il s’agit donc d’un enjeu de santé publique majeur que nous ne devons pas minorer et sur lequel nous devons rester vigilants.

Pollution de l’air : intérieur/ extérieur même constat
A l’intérieur : on respire mal…

L’air intérieur que nous respirons est tout aussi pollué que celui de dehors, et pour cause ; tous nos espaces sont aménagés avec des matériaux, des équipements (électroménager, meubles, peintures, papiers…) constitués de solvants, de colles et autres substances toxiques…sans compter les produits d’hygiène (déodorants, laques aérosols …), et les nettoyants ménagers que nous utilisons quotidiennement. Les bougies parfumées, les insecticides, la fumée de cigarette…ne sont pas non plus en reste dans la pollution de nos espaces intérieurs.

Pour mieux respirer intérieurement, il est donc conseillé d’aérer les pièces de son logement au moins 10 minutes/jour afin de favoriser le renouvellement de l’air.

Plusieurs « dépolluants » seraient à-même de régénérer nos intérieurs, comme par exemple les plantes dites dépolluantes dont on entend de plus en plus parler (le chlorophytum, le lierre, le ficus, l’azalée…) et qui auraient une action bénéfique sur l’air que nous respirons. Les nouvelles peintures dites intelligentes permettraient aussi d’assainir l’atmosphère en captant les polluants qui saturent l’air ambiant. Enfin, les purificateurs d’air amélioreraient significativement la qualité de notre respiration. Pour autant, de nombreuses études contestent aujourd’hui l’efficacité de tous ces produits. L’enquête de QUE CHOISIR de mai 2013 intitulée « Purificateurs d’air. Un remède pire que le mal ? » en fait partie.

Aux solutions miracles, préférez donc le bon sens : privilégiez l’aération de votre habitation, choisissez des produits naturels, achetez quand c’est possible des produits et matériaux certifiés ou éco-conçus limitant les substances toxiques dans leur composition, limitez l’utilisation des aérosols, ne fumez pas dans les espaces clos…

… A l’extérieur aussi

Concernant la pollution extérieure, elle est plus facilement identifiée par les consommateurs. Il s’agit en effet, des rejets liés à nos modes de chauffage, des rejets de particules liés au transport (auto, bus, avion…), des rejets de gaz toxique du secteur industriel, de l’utilisation de pesticides et autres produits phytosanitaires utilisés en agriculture mais aussi par les particuliers…

Qualité de l’air dans les transports…ça coince

A l’occasion de cette journée nationale de la qualité de l’air, France TV Info a mis en ligne une étude menée par l’ATMO* concernant la pollution dans les transports parisiens sous terrain (métro et RER). De cette étude, il ressort que les taux de pollution aux particules fines et au CO2 dans les rames du métro sont 3 à 4 fois supérieurs (300 μg/m3) que ceux tolérés en extérieur et donnant droit à une « Alerte Pollution » (80 μg/m3). Les causes de cette pollution sous terraine seraient multiples mais le système de freinage des anciens wagons serait surtout pointé du doigt, en plus du manque de régénération de l’air ambiant.

S’il est vrai que les transports en commun sont souvent préférés à la voiture du fait de leur côté plus vertueux, il n’en demeure pas moins que les autobus tout comme les cars ne sont pas en reste dans le cas de la pollution de l’air.
Quant aux automobilistes, ils ne sont pas non plus épargnés par ce type de pollution : à l’intérieur de l’habitable aussi, nous sommes exposés aux particules fines comme l’a démontré l’INSERM dans différentes publications.

Certes, le constat est alarmant mais ce qui l’est encore plus, c’est que nous ne sommes pas suffisamment informés sur les risques auxquels nous sommes exposés quotidiennement ! Depuis le scandale Volkswagen fin 2015 et sa fraude avérée dans les tests anti-pollution de ses moteurs Diesel notamment, il est vrai que l’on entend moins parler de pollution de l’air…et pourtant elle est toujours présente.

Des solutions pour améliorer la qualité de notre air

Elles sont multiples comme par exemples :

– Favoriser les véhicules « propres » tel que l’électrique
– Favoriser le co-voiturage
– Développer des transports en commun plus vertueux et mieux entretenus
– Développer le télétravail dans les entreprises

– Contrôler systématiquement les sites industriels sur les rejets polluants et appliquer sans passe droit le principe du pollueur payeur
– Développer les énergies renouvelables non polluantes
– Interdire les produits phytosanitaires et développer l’agriculture biologique

Cette liste n’est évidemment pas exhaustive, mais elle relate quelques dispositifs qui pourraient être mis en place dans le cadre de l’amélioration constante et durable de notre atmosphère.

L’information aux citoyens

L’ATMO France, réseau national des Associations Agréées de Surveillance de la Qualité de l’Air (AASQA) propose un site Internet très complet sur le thème de la pollution atmosphérique et met en avant des études sur le sujet. L’ATMO répertorie aussi les indices de pollutions en France, en Europe et par régions au jour le jour ; on peut aussi consulter les bilans annuels et identifier les principaux polluants responsables de la détérioration de notre air.
Pour ceux qui habitent la région parisienne, vous pouvez aussi consulter la qualité de l’air en temps réel directement sur le site www.airparif.asso.fr ou télécharger la nouvelle application d’AIR PARIF « itiner’AIR ».

*La Fédération des Associations de Surveillance de la Qualité de l’Air

Pour aller plus loin:

www.developpement-durable.gouv.fr
www.ademe.fr
www.airparif.asso.fr
www.fne.asso.fr
www.quechoisir.org
Emission La Quotidienne sur France 5 du 29/03/2016

                                                                                                                                                                                                                                           L. Bourgiteau